Je vais pas être sympa pour le coup, mais ce que je vais dire va complètement contredire Noah. Du coup désolée pour toi Noah, non pas que je pense que tu as complètement tord, on a tous nos avis basés sur notre propre expérience, faut pas le prendre mal
Et désolée pour toi Ambre qui va plus savoir trop quoi faire après mon intervention
En sachant que ça fait maintenant 2 mois que tu es dans cette situation là, je pense qu'il faut revoir le protocole d'intégration comme on le connaît tous (comme je dis souvent : à situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles).
Je suis totalement contre les cages proches, et encore plus dans cette situation, pour plusieurs raisons : les gestes de dominance, c'est une histoire de tensions. Une relation tendue va engendrer des gestes de dominance assez fort (il suffit de regarder les troupes où chaque rat à trouvé sa place, la dominance est presque invisible parfois, alors que dans les groupes nouvellement formé elle est très facile à voir). Or, placer deux cages à côté, ça provoque à coups sûr beaucoup de tension, parce que les rats peuvent se sentir, se frôler un peu parfois, mais impossible pour eux d'exercer la dominance. Chacun va donc tenter d'intimider l'autre avec ce qu'il peut, pour essayer de le faire fuir de SON territoire, à distance. Et dès que le rat va pouvoir avoir un contact proche avec son "adversaire" (= celui qu'il essaie de soumettre), il aura des actes beaucoup moins mesurés, de part l'accumulation de tension/frustration. Faut pas croire mais les rats savent très bien à qui ils ont à faire face à un autre rat, ils reconnaissent un autre rat facilement.
C'est un phénomène qu'on observe vraiment facilement avec la plupart des rats mâles. On l'observe moins avec les femelles qui sont quand même plus douces dans la dominance, mais là, au vu de la situation (qui dure vraiment depuis longtemps, et avec des actes de dominance assez fort), je ne tenterais pas, y'a trop de risque pour que ça envenime encore plus les choses.
Maintenant, on reste quand même dans une situation délicate. Clairement, ça fait 2 mois que ça dure, donc on peut pas dire que la multiplication des présentations soit quelque chose qui marche. Je comprends parfaitement qu'aujourd'hui t'ai la trouille de voir la même chose se passer encore et encore, ce qui fait que tu sépares dès que ça part en cacahuète. Peut-être que tu as aussi pris peur (les intégrations sont parfois impressionnantes faut avouer) lors des premières rencontres un peu musclées, qui auraient peut-être fini par s'atténuer si tu n'avais pas séparé trop tôt (faut observer le comportement après bagarre : si malgré les poils qui volent, les rats retrouvent un semblant de calme et reprennent un peu leur vie avant de se rebagarrer un peu, c'est plutôt bon signe. Là où c'est clairement pas bon, c'est quand un rat s'acharne encore et encore, c'est là où on voit les blessures apparaître, ou on voit aussi des rats constamment tendus, qui grincent des dents, qui restent hérissé et prêt à rebondir de plus bel si l'adversaire n'a pas eu le temps de fuir, etc).
On peut aussi et surtout supposer qu'à l'heure actuelle, au moins l'une des rate est en tension continue et assez élevé, ce qui fait que la situation ne change pas.
Ca peut donc valoir le coup de carrément faire une pause, 15 jours facile sans aucune présentation, comme si l'une des deux était en quarantaine et donc avait disparu de la vie de l'autre (ce qui ne sera jamais vraiment le cas du fait de la mémoire des rats, soit dit en passant, mais c'est pour l'image). Ca, ça aura pour but de faire redescendre la pression, que chacun se retrouve un peu avec elle-même (et avec toi). 15 jours, c'est le temps minimum pour recréer des habitudes autres que celles déjà présentes, mais on peut faire un peu plus (1 mois, après c'est pas très raisonnable pour les louloutes qui souffrent quand même de la solitude).
Bon, supposons que tu as fait ta pause, les rates vont bien. Et après ?
Après bah faut réfléchir. On va absolument chercher à éviter de retomber dans la situation initiale.
Ca peut passer par un changement de lieu neutre, avec pourquoi pas ajout d'un tissu parfumé qui recouvre le lieu de rencontre, pour provoquer un stimulus externe aux deux rates (alors que normalement, le stimulus est "interne", dans le sens où le truc nouveau, c'est l'autre rate et vice versa. Là le truc nouveau, c'est ET l'autre rate, ET l'odeur/la toucher du tissus, etc).
On a aussi cet effet là avec la boîte de transport : les deux rats sont dedans, lieu très très exiguë par ailleurs donc contact obligatoire, c'est fermé, ça bouge (plus ou moins fort, on peut jouer la dessus et c'est justement intéressant pour ça, il ne faut jamais que la boîte soit immobile, toujours en mouvement, même minime pour obliger les rats à légèrement s'équilibrer et donc à avoir l'attention un peu ailleurs que vers le copain).
Je pense que dans un premier temps, pour la toute première rencontre, vaut mieux faire un truc très court (quelques minutes) et positif du début jusqu'à la fin, qu'un truc long et qui peut mener à une bagarre qui engendrera rapidement la même configuration du début. Donc je pense que là, faut pas avoir peur de cesser la rencontre si les rats se sentent à peine, voir se frôlent à peine (ça dépend de la complexité de l'intégration à mener), sans pour autant qu'il y ai dominance, et même si ça ne fait que 15 sec qu'elles sont ensemble. C'est en partie les premières rencontres qui donne le tempo pour la suite, il faut regarder le niveau de tension des rates au moment du contact. S'il est modéré (et mesuré, les rats doivent savoir se contenir), on peut peut-être envisager d'aller un peu plus loin dans la durée de rencontre, OU alors pourquoi pas tenter à ce moment là (et seulement à ce moment là, pas avant) la technique de la boîte de transport. On met les rats dedans, on balance doucement la boîte et on continue d'observer sans cesser le balancier. On laisse quelques secondes la première fois puis on arrête (on reste sur un truc positif, les rats doivent en sortir sans être énervés), on recommence un peu plus longtemps la prochaine fois (et si la prochaine fois il y a un contact prolongé dans la boîte, on peut balancer la boîte un chouille plus fort et/ou de façon discontinue pour limiter la montée de la tension (c'est en fait une situation de double tâche : les rats doivent penser à la fois à la dominance, et à la fois à garder l'équilibre, leur capacités attentionnelles sont donc divisées par deux, donc par définition s'il doit y avoir un peu d'altercation les rats seront moins capable d'être efficace, puisqu'en partie obligé de s'équilibrer aussi).
Si tout se passe bien, c'est top, tu continue chaque jour ce régime, avec peut-être à un moment donné, une immobilisation de la boîte, ou remettre sur le lieu de rencontre stable pour voir comment ça se passe quand chacune peut pleinement se concentrer sur l'autre.
Si c'est ok, tu rajoutes une difficulté : une maison par exemple. Lieu par excellence où la dominance s'exerce, si l'une laisse entrer l'autre et vice versa, c'est gagné. Si l'une empêche l'autre d'entrer, il faut continuer l'étape de présentation en terrain neutre jusqu'à ce que ça soit bon.
Une fois cette grosse étape de présentation en terrain neutre de passé, tu peux continuer l'intégration normalement, en prenant quand même vraiment bien ton temps.
Ca, c'est ce que j'ai appliqué lors de très rares intégrations que j'ai eu à faire et qui étaient supra compliquées (dans le genre deux frères castrés qui s'entendaient super bien avant et qui après diverses modifications du groupe chez leurs adoptants ont fini par ne plus se supporter du tout avec bagarre à sang... même pas moyen de jouer sur les hormones vu qu'ils étaient déjà castrés, il a fallu que je me creuse incroyablement la tête comme je l'avais jamais fait, c'était surréaliste). Le maître mot reste : observation de tes rats, il faut surtout faire en fonction d'eux, ajuster le protocole en fonction d'eux. Ca n'est qu'une suggestion parmi d'autres, ne l'oublie surtout pas. C'est toujours super compliqué de conseiller sur un cas aussi compliqué que celui là et à travers un écran. Tu as donc plus ou moins le protocole que je suivrais si j'avais à faire à un cas comme le tien, avec toutes les limites que la distance, le manque d'infos et d'observation personnelle impliquent.