Encore avant-hier j’avais des centaines de mots à déposer pour exprimer mon amour pour mon petit Ebi, et ma douleur face à son départ imminent.
Des nuits à veiller, à défaut d’être là toute la journée: changer l’eau de la bouillotte pour qu’elle reste chaude, te nourrir très régulièrement parce qu’il fallait te stimuler. Être émue devant un petit pipi et des micro-crottes grâce au nourrissage! Et constater que tu reprends de petites forces, juste assez pour poser tes petites mains sur la pipette, ou alors pour la repousser quand tu veux arrêter. Et puis te prendre dans mon pull, enrouler le petit paquet d’une polaire et soutenir le tout de mon écharpe épaisse en laine: heureusement que personne ne nous voit! Tu gardes ton petit caractère, tu me repousses avec tes dents ou avec les pattes quand tu ne veux plus les caresses, dis-donc quel ingrat! Mais plus souvent, tu craquottes et globules, et quel bonheur parce que je n’y avais jamais eu droit avant malgré toute ta tendresse.
Mon léchouilleur frénétique, adorable et pourtant le bouc-émissaire des copains, chouchou tout nu à sa maman, et le plus intelligent de tous, architecte de dodos à ses heures. Presque parfait si il ne grignotait pas les hamacs juste au niveau des attaches! Des rats comme lui, j’en voudrais dix.
Mais le seul est parti, après maints efforts… Une nuit je t’interdis de partir et de me laisser, et puis l’avant-dernière je t’y autorise. Juste la dernière nuit, la nuit précédente, sept heures trente avant ton départ programmé, tu n’en pouvais plus. Paniqué, suffoquant, je m’en suis terriblement voulu de ne pas t’avoir laissé partir avant d’avoir à subir une si horrible souffrance. Tu as tenu juste assez longtemps pour le voyage en taxi, et juste assez longtemps pour ensuite te battre une dernière fois. Toi qui n’as jamais été brutal, te voilà fou! Mais après la bataille, tu te tranquillises dans mes bras, juste avant le tout dernier repos. Dans le silence, ta sérénité et celle de ta maman qui jamais, ô grand jamais, ne pourra oublier ta grande personnalité dans un petit corps.
Quelle chance j’ai eu de croiser ton chemin, toi le dernier de ma toute première troupe. Toi qui m’as tout pardonné et qui m’as offert ces dernières semaines juste nous deux. Maintenant quand je regarderai mon canapé, je penserai à nos soirées canap’ comme un vieux couple, moi avec mon biscuit ou mon livre, toi avec ton macaroni.
Je n’arrive plus à pleurer, parce que je sais que tu as eu tout mon amour, parce que je t’ai tout dit ces quelques dernières nuits. Parce que c’était un soulagement pour nous deux que je t’aie enfin laissé partir. Avec toi s'envole toute ma première troupe, mais c'était comme si ta présence faisait vivre les souvenirs d'eux. À toi tout seul du haut de tes 450g tu portais trois gaillards qui t'ont fait voir de toutes les couleurs. Et que j'ai tout autant aimé. Je pense notamment à Zanzi, chouchou aussi, pour qui j'ai beaucoup souffert. Je n'ai pas fait un hommage à tous les quatre, mais mes mots leur sont également destinés.
Dimanche tu reposeras avec les trois autres mousquetaires, et alors tous mes garçons seront ensemble je ne sais où. Et comme Framboise l’a si justement dit: Elvire et toi pouvez enfin profiter de votre amour sans aucun obstacle!
Tu me manques déjà très, très fort Ebi-chouchou; deux ans et trois mois, c'est bien, bien trop court.
Je t'aime et vous aime tous les quatre très fort...