La rate Scala me détestait certainement quand elle est arrivée chez moi (ou alors était-ce juste de la peur ?) fin 2008, surtout quand elle a eu ses bébés, j'étais l'Ennemie et elle m'a mordue des milliers de fois, souvent à sang… les ptits ont grandi et elle a bien remarqué que je lui donnais tout de même de solides coups de main pour la bouffe, le confort, les ratons ados et tout ça, j'ai senti alors qu'elle m'a acceptée comme rate dominante à égalité avec elle et elle a fini par se lasser de me mordre (et puis ça faisait plus d'effet, elle m'avait tellement mordue que j'avais même plus peur, j'étais habituée ^^)… elle a passé la suite de sa vie à faire à peu près ce qu'elle voulait et à mener son ptit monde à la baguette. La rattraper en sortie était pas une mince affaire !
Puis elle a vieilli, l'égalité entre elle et moi est devenu complicité, on se comprenait d'un regard, j'ai envie de dire, et on se respectait, j'ai aussi envie de dire. Par exemple, elle savait que je lui ferais pas le “coup de vice” de la prendre pour la remettre chez elle pendant un moment de confiance en liberté… alors la confiance a pu s'installer aussi.
Puis ses enfants sont morts les uns après les autres, à l'âge hélas normal de deux ans environ… on est restées toutes seules elle et moi de janvier à juin 2011… elle venait de perdre sa fille préférée, Lulu (en avatar : Lulu bb, en bannière Lulu adulte)… je me suis demandé si elle allait se laisser mourir comme l'avait fait un de mes rats mâles dont le copain était mort… mais non, et puis j'ai eu l'impression (?) que la complicité, la confiance, nous ont soudées.
Avait-elle du chagrin de la mort de Lulu ? Je n'en sais rien, mais elle avait une volonté de vivre et de jouir des plaisirs de la vie qui sont restés intacts malgré son grand âge et ses soucis de santé… manger, câliner et se faire câliner, soigner, dormir contre moi…
Un mois avant sa mort il y a eu une inondation chez moi, et elle a paniqué, mais il a suffi que je la prenne, que je lui dise :”je ne t'abandonne pas, ne t'inquiète pas, reste où je te mets et tu ne risques rien” pour qu'elle se calme aussitôt et reste absolument immobile là où je l'avais déposée en sûreté (c'était je précise, le même endroit que celui qui la faisait paniquer juste avant).
Un soir, elle n'a plus voulu que je la rentre chez elle, elle a voulu rester avec moi. Alors j'ai compris comme elle qu'elle allait mourir et ne voulait pas le faire seule. Je suis donc restée toute la nuit à ses côtés, elle sur moi, elle tout contre moi, et le lendemain matin, quand elle a poussé ses trois petits soupirs de ratou qui s'en va, je ne sais pas si elle m'aimait, mais moi, en tout cas, c'est absolument sûr que je l'aimais désespérément…
Toujours très triste trois mois plus tard...
Voici un petit tatouage pour qu'elle et ses petits restent avec moi jusqu'à la fin de ma vie, je l'ai fait faire à mon poignet gauche.