Quand j'ai eu mes premières rates, j'étais SDF. Donc, en toute logique, la rue, elles y vivaient en même temps que moi. C'est une question d'habitude, de lien avec ton rat, etc. Le lien que tu développes avec un rat qui vit 24h/24 avec toi est très fort. Si quelque chose leur faisait peur, sauter n'était absolument pas leur réflexe, elles allaient direct dans mon soutif (où elles allaient aussi quand elles voulaient dormir, quand elles avaient froid, quand elles voulaient se mettre au frais en été...) Quand je m'asseyais quelque part, ou quand je me posais pour dormir, je leur laissais à disposition eau et nourriture (et chaque fois que je mangeais quelque chose qu'elles pouvaient manger, je leur en proposais), et je les laissais en liberté totale. Si un chat, un chien, un humain arrivait dans les parages, vite, elles couraient à l'abri dans mon soutif (et quand quelqu'un s'approchait de moi alors que je dormais, Géo m'ouvrait les paupières pour que je me réveille). Comme un chien, elles venaient quand je les appelais, et ne s'éloignaient jamais de plus de 20 mètres (oui, je sais, ça parait énorme, mais j'avais confiance).
Par contre, c'est comme ça que j'ai perdu ma Zina, qui était plus craintive, plus distante, venait d'animalerie et que j'avais eue déjà assez âgée... elle avait l'habitude de la liberté en ville, pendant plus d'un an elle a vécu ainsi, mais un jour où je dormais dans un pré, elle a filé. Je m'en veux encore pour ça... Comme quoi en effet, non seulement le caractère du rat joue beaucoup, mais aussi la situation, et il faut se méfier puissance mille à chaque changement de situation, même minime. Avec toutes mes autres rates, avec qui le lien était beaucoup plus fort, je n'ai jamais eu de souci (mh, si, Dharma qui a été trouvée adulte sur un chantier, au début se faisait la malle, surtout dans une cave qu'elle affectionnait, j'ai du aller la chercher un paquet de fois, je me mettais toujours devant cette cave parce que je savais qu'elle était ouverte. Mais dès qu'elle a compris que partir ne servait à rien, elle ne me lâchait plus).
Ma Minute, elle, me suivait carrément, pas sur l'épaule, mais en courant derrière moi (et quand elle était fatiguée, elle s'accrochait à mes jambes et grimpait jusqu'à mon cou). Elle montait même les escaliers, elle se trempait les pattes dans les ruisseaux, et quand je faisais la manche, elle se couchait en rond dans mon chapeau, au milieu des pièces de monnaie, et roupillait comme une bienheureuse. Mais Minute, c'était un peu la rate qui, si elle avait été humaine, aurait eu son nom dans le dictionnaire des noms propres...
J'ai bien sûr croisé quelques phobiques (dans ce cas là, je m'excusais en partant vite et loin), des gamins, des vieux et des jeunes qui gagatisaient (je me souviens d'un festival où j'étais carrément suivie par toute une troupe de gamins), des curieux, des gens surpris, mais jamais personne n'a tenté de faire du mal à mes bestioles (et si c'était arrivé, j'aurais sacrément mordu ! ceux qui ont levé la main sur mon chien s'en souviennent encore).
N'empêche que jusqu'au moment où j'ai vécu en appart, je ne savais même pas que les rats étaient sensibles aux soucis respi... comme quoi, la vie dehors, été comme hiver, de ce côté-là en tout cas, c'est le must...