Je crois que ça n'a jamais été aussi difficile d'écrire quelque chose ... oui, je t'ai déjà fait un petit hommage après ton dépars, mais il n'est rien à côté de ce que je ressens, j'ai l'impression de n'en avoir pas assez dit, de toute façon je ne pourrais jamais en dire assez.
J'ai de plus en plus besoin de me rappeler ton souvenir, je n'ai pas l'impression que tu as réellement vécu à mes côtés, tu me parait telle un rêve, plus parfaite que l'on ne peut le croire.
J'ai toujours rêvé d'une burmese, réellement, ma deuxième ""couleur"" coup de coeur. Début mai 2013, alors que notre Kapianne venait de subitement nous quitter, je réservait une petite burmese dumbo, mon rêve, d'une portée qui promettait d'avoir des caractères géniaux, j'avais très hâte, d'autant plus que c'était ma soeur qui m'avait cédé sa place, elle qui aurait aimé adopter cette puce a décidé qu'elle irait chez moi, pour me faire passer l'immense peine que l'on venait de subir.
Mais c'était sans compter la petite boule qui naquit le 14 mai 2013 dans une gamelle, au beau milieu de toutes les femelles adultes, après une évasion fort pas du tout prévue et une gestation absolument pas remarquable. La première fois que je t'ai vu, à travers la webcam, tu ressemblais à un petit boudin, encore plus que tes deux frères et ta soeur. Quand je suis venue quelques temps après, tu ouvrais à peine les yeux. J'étais déjà folle de toi, littéralement. Si bien que, sachant que ma soeur craquait toujours pour sa petite bubu, je décidai de la lui laisser. Je sentais que les choses seraient différentes avec toi. Je ne sais pas comment, mais tu étais déjà ma parfaite. Le nom est venu seul. Vicãra veut dire pensée en Hindi, un peu mis à ma sauce, afin de faire apparaitre le K de Kapianne et Kyhmir. Tu étais la pensée à tous les rats qui ont traversé ma vie, presque tous de ta famille, en particulier mes très chères Chanelle, Light et Pam. Et puis ça t'allais comme un gant, Vikarà.
Tu es arrivée à la maison avec ta copine Azann le 1er juillet, et déjà je faisais un tour chez le véto
Le dos tout arraché par le bac d'angle lorsque ta maman et la maman d'Azann s'étaient bagarrées dedans alors que tu étais derrière. Tu nous a fait une sacrée frayeur vu la taille de l'abcès, le vétérinaire à dû t'anesthésier pour le vider et faire un point. Tu t'es réveiller dans mes mains et la première chose que tu as faite c'est un nettoyage complet de mes doigts ♥
Tout le monde craquait sur ton passage, je n'avais pas eu tord, tu étais ma merveille et tout le monde convenait de cette appellation. Tu étais la plus douce tout en étant la plus joueuse des rates que j'ai connu.
En plus de devenir la plus gentille rate que j'ai pu connaitre -avec moi tout du moins-, tu étais aussi la plus belle, tant grâce à ton nez crade bien marqué qu'avec ta morphologie, et ton gabarit, dire qu'avec la première troupe j'estimait que 300 grammes était un poids plus que raisonnable, tu as explosé cette délimitation à 480 grammes !
Le 11 février 2014, alors que ma pause de midi arrivait, tu m'as fait courir comme jamais pour te rejoindre : tu étais l'heureuse maman de l'armée attendu des 13 bonbons. 13 pour une armée ? ça fait peu, mais avec les 180g que tu avais pris on s'attendait vraiment à plus ... remarque, vu les minis-lardons aussi boudins que tu l'étais, on comprend mieux
Tu es même venu me voir en pleine mise-bas, m'obligeant à garder ma main près de toi dans la cage pour que tu te tiennes tranquille. Je peux dire que sentir une contraction contre ses doigts ça fait tout drôle !
Et puis qu'elle sacrée nageuse tu étais, l'eau, c'était ton dada, tu m'as toujours fais rire à bondir dedans sans hésiter pour me suivre dans la piscine !
Je regrette tellement de ne pas avoir passé encore plus de moments avec toi, de n'avoir aucune photo de nous deux. J'en voulais au moins une, mais je repoussais à chaque fois, me disant que tu étais immortelle, toi, tu ne pouvais pas partir avant très longtemps, tu n'en avais pas le droit ...
Quand tu as eu 22 mois, j'ai cru que mon coeur allait s'arrêter de battre, lorsque j'ai senti sur ton épaule une masse. J'ai eu peur, tellement peur. La petite tumeur a été retirée en moins de deux par le véto. Au final, tu allais bien, très bien, tout étais passé, tu resterais avec moi encore longtemps, une vie longue ne peut pas être sans embûches, n'est-ce pas ?
A tes 23 mois, en rentrant d'Angleterre j'ai eu une très, très mauvaise surprise. Le véto d'urgence avait été de mise. La tête horriblement penchée et des pertes d'équilibre importantes, ainsi qu'un refus de s'alimenter correctement ont alarmé ma mère. A mon retour, j'ai eu tellement peur, tu es restée la journée et la nuit contre moi. Tu te nourrissais normalement. Le lendemain déjà, grâce aux médicaments, tu étais de nouveau droite, seules quelques pertes d'équilibre subsistaient. Tu faisais toujours ta vie tranquille dans la volière comme si de rien n'était, toujours à faire l'andouille sur les grilles.
Cependant, tout s'est dégradé soudainement, ça a commencé par une perte de poids. Puis un équilibre encore plus précaire ... fini pour toi la volière. Des traitements ont été donnés, mais rien n'y faisait. Le vétérinaire et moi-même n'avons pas voulu insister. Pour nous, tu ne vivrais plus qu'un ou deux jours, tout ce qui comptait c'était que tu t'en ailles avec moi.
C'était sans compter ta combativité. Tu as continué à manger, des gamelles entières, tu te lavais, te me bisouillais, tu voulais vivre. Je n'ai pas pu me résoudre à prendre ce foutu rendez-vous véto.
Tu t'es battu, plus d'un mois, une journée j'ai même cru que c'était fini, j'ai manqué les cours pour pouvoir rester contre toi, je n'ai jamais autant pleuré, j'en ai gardé les yeux bouffis plusieurs jours, mais tu as tout fait pour rester en vie, et tu me l'as fait comprendre. Je n'ai pas eu spécialement besoin de te laver : tu y arrivait très bien toute seule. Je n'ai pas eu besoin de t'alimenter à la beckée, tu dévorais assez bien toi-même.
Mais un jour, le 27 juin 2015, je t'ai confié à ma soeur. Pour une nuit, une seule. Une toute petite nuit. Je n'ai même pas versé une larme en recevant le message le lendemain matin. Pour moi, c'était impossible. Je n'y ai pas cru. Pendant plusieurs jours, je ne pouvais pas y croire, je m'attendais à te voir à tout instant. Je m'attendais à sentir ta jolie frimousse contre mon cou chaque fois que ta fille s'y blottissait.
C'est en regardant les photos, que je me suis rappelé. Nous n'avons pas eu le temps de prendre cette fameuse photo de nous deux. Et à ce moment, seulement à ce moment, j'ai pris conscience que tu n'étais plus. Que je t'avais perdu, que jamais plus je ne passerais de moment avec toi. Je n'ai même pas pensé aux larmes qui roulaient sur mes joues, mais uniquement au pincement insupportable dans mon coeur.
Pardonne-moi ma princesse, pardonne-moi de ne pas avoir su te faire vivre éternellement, pardonne-moi de ne pas être restée avec toi, pardonne moi ma douce, de t'avoir laisser à quelqu'un d'autre cette nuit là ...
Le cadeau de mes 18 ans est déjà décidé. Une pensée sera tatouée sur ma peau en ton hommage, je voulais y mettre ta frimousse, mais je veux te garder, parfaite, dans ma mémoire uniquement, parce que même s'il peut être merveilleusement réussi, aucun dessin ne peut me rappeler à quel point je t'aime ...