Je ne souhaitais pas faire de post sur le décès de mon bébé. Pour plusieurs raisons. Pas envie d'exposer. Pas envie de dire au revoir. Pas envie de conscientiser le manque.

Il est parti le 20 décembre, et même si je l'ai enterré moi-même et que je suis sur le point d'adopter à nouveau, vers la fin du mois, j'ai toujours l'impression qu'il va revenir. Qu'il s'est caché quelque part dans l'appartement, que ce voile sur la cage n'est qu'une blague et qu'il va grimper d'un moment à l'autre sur mon ventre avec ses moustaches qui frétillent. Mais je suis tombée sur cette photo, en les faisant défiler sur mon téléphone.




Elle parait banale, mais pour moi elle le représente parfaitement. C'est tout lui cette photo, et là, c'est comme un barrage qui se brise. Parce que je réalise que c'est pas juste. Je suis en colère au fond, parce qu'il est parti en une semaine d'une inflammation du tronc cérébral. Parce qu'à la fin il était paralysé, il ne pouvait plus ni manger ni boire, respirait difficilement. Je suis en colère et frustrée, parce lorsque je l'ai adopté, il avait passé les six premiers mois de sa vie dans la maltraitance. Puis, il a été maltraité par mon autre rat, et j'ai dû les séparer. Je n'ai pas pu lui donner au départ toute l'affection que j'aurais voulu parce que je devais gérer la folie naissante d'Armand. Je n'ai pu la lui accorder qu'à partir du moment où Armand fut parti. Ça donne six mois. Six mois de bonheur avec lui, où il a pu vivre sans trauma et avec de l'affection. Et comme s'il n'en avait pas assez bavé, il est parti à un an et demi d'une inflammation inexpliquée. Je sais que ce n'est jamais juste. Mais je suis tout de même en colère.

Je suis sur le point d'adopter deux merveilleux bébés. Il ne s'agit pas d'un remplacement. Je veux de la vie. Je veux m'occuper de bébés ratounes qui me courent dessus. Et je culpabilise. Parce qu'il y a cette montagne de chagrin que je ne supporte pas de regarder en face. Et je crois qu'au fond je me juge. Je me punis de ne pas avoir pu le sauver même s'il n'y a rien à faire. Au fond de moi, une petite voix me dit que je n'ai pas le droit d'aller de l'avant, et que je mérite ce chagrin.

Peut être qu'un jour j'arriverais à oublier la fin pour n'avoir que les bons moments. Mais je ne sais pas si le sentiment d'injustice passera. C'était mon bébé, ma patate, mon petit beignet. Le pire ce sont les réflexes qui demeurent. Vouloir donner un bout de légume, être à l'écoute des bruits de pattes, vouloir jeter un œil dans la cage pour voir si tout va bien. Je sais que le cas n'est pas exceptionnel, et que beaucoup l'ont déjà vécu dix fois.

Mais je crois que j'avais besoin d'une lettre ouverte, de mettre les mots, pour m'autoriser à dire ce que je ne peux pas exprimer à voix haute.

Je terminerais sur des mots que je n'ai pas pu lui dire, puisqu'il est parti dans la nuit : Je t'aime. Pardonnes-moi pour la fin. Pardonnes-moi pour Armand. Et même si je sais que tu es mieux là où tu es, que tu ne souffres plus, j'aurais aimé que tu me restes toujours.

Courage, je compatis...

C'est toujours dur à vivre la mort de son animal, mais il faut aller de l'avant ! Dans quelques temps tu te rappelleras que des bons moments passés avec lui. Et puis tu as 2 petites ratounes qui vont arriver pour t'occuper l'esprit et qui vont te donner tout leur amour

Oui, c'est ce que je me dis. Je n'aime par trop larmoyer viruellement, mais je crois que j'avais juste besoin d'écrire. C'est une grande première, je vais adopter via le forum.

Courage pour surmonter tout ça, je comprends parfaitement ta peine. On a toujours des regrets dans ces moments là, de ne pas avoir été plus présent, de ne pas avoir mieux fait... On peut toujours faire mieux, mais ce qui compte c'est qu'il a été heureux avec toi. Et pour tes derniers mots, dis-toi qu'il te restera toujours, dans ton coeur.

Bon voyage à lui sur le nuage de gruyère.

Merci beaucoup.

Je pense qu'on culpabilise tous à se dire "J'aurai aimé lui accorder plus de temps". Parce que le temps file et que leur vie n'est qu'une visite en coup de vent. Le plus dur est pour ceux qui restes et non ceux qui partent.
Repose en paix Lestat