Ma Cerès.
Une semaine que tu es partie & autant de temps à essayer d'apprendre à vivre sans toi.
Notre histoire a commencé comme beaucoup d’autres ici. Une photo, un post & un coup de foudre. Toi & ta bouille, tes oreilles si grandes qui te vaudra pour longtemps le doux surnom de « Chou Fleur ».
Tu me manques. Toi. Ton regard qui veut tout dire. Ta façon de plier le tissu pour te faire un petit coin moelleux. Te voir lécher Lilith lorsqu'elle bouge ou t'embête un peu trop, parce que la violence, ce n'était pas trop ton truc. Te sentir me monter sur le pied, sur l’épaule en me regardant amoureusement. Ta manie de cacher tes crottes sous le drybed, voir même te cacher toute seule dessous, avec le museau qui dépasse & surtout, te voir dormir dans des endroits qui ne sont pas fait pour ça.
J’ai l’espoir chaque matin, de te voir dévaler les étages pour rejoindre la porte qui nous sépare, te jeter dans mes bras la première pour me lécher & ne plus vouloir me quitter de la journée. Tu étais tout sauf un rat. J'avais appris à tout faire avec toi sur moi & le peu que je te lâchais par terre, tu me suivais partout tel un chien. Un véritable petit couple comme ils disaient. C'était ça. On s'aimait infiniment.
Mais plus jamais tout ça. Je ne dirais plus " Je vais me coucher, je prends Cerès avec Moi " à Papa Humain. Ces si longues heures à dormir l'une contre l'autre, te sentir me pousser le sein parce qu'il prend vachement de place, ni te sentir tout court me coller un peu plus près dès que je m'éloignais un peu de toi. Tu ne me lécheras plus la main lorsque je cessais de te caresser. Je ne te verrais plus me chercher partout sur le lit, globuler dès que je te parlais & me retrouver trempée car tu étais tellement bien que tu t'oubliais souvent. Tu ne défendras plus les nouvelles contre Lilith, tu ne te serviras plus de la molletonneuse Aëlis, ta grande copine, comme oreiller. Tu ne laveras plus Galaxie ta sœur, qui bouge vraiment trop quand toi tu veux dormir paisiblement. Tu n'es plus là. Tu ne serais plus jamais là. & c'est dur. Vraiment dur.
J'aurais voulu un miracle. Un grand & unique miracle. Je n'aurais plus jamais rien demandé à personne de toute ma vie si on m'avait exaucé. Je voulais juste que tu guérisses. Juste ça. Mais les miracles ça n'existent pas & Supervéto n'est pas une faiseuse de miracles, bien qu'elle aurait aimé elle aussi. Elle a essayé tu sais. Je crois qu'on a tout essayé. Les antibios les corticoïdes & les aérosols. Je te le dis, un *%&l de Miracle qu'il nous fallait.
Ah les aérosols. Cette supercherie pour toi, cette boite qui était censée atténuer tes crises, seulement c'est aussi leur déclencheur. Alors on a appris à faire sans & à partir de ce jour, la boite de transport fût ton ennemi. Tu ne supportais plus d'être enfermée. Tu t’énervais, sautait partout, jusqu’à en casser le couvercle pour me rejoindre et déclencher cette satané merde. & je te calmais. Parce que j'étais la seule à pouvoir le faire, la fenêtre légèrement ouverte pour l'oxygène, mes bras, mes caresses & ma voix Lorsque la crise te faisait bleuir les lêvres, j'appellais " Bonjour, c'est pour Cerès".
Les crises s’enchaînaient, tes os apparaissaient sous ta peau, les doses de corticoïdes augmentaient & les appels chez le véto aussi. Ils me voyaient arriver & savaient. " C'est pour Cerès ? ". On savait ce que ça voulait dire, mais on ne voulait pas y croire. Toujours ce foutu espoir que tu t'en sortirais, que tu atteindrais tes 2 années de vie au moins.
& puis ce jour là, 14h une première crise. Direction le véto. Supervéto n'était pas là, mais elle connaissait ton dossier. Après une vingtaine de minutes sous oxygène nous sommes repartis avec toi dans les bras, en espérant ne pas revenir trop tôt.
21h30, une autre satanée crise. Papa me dit qu'il est temps de te laisser partir. Mais moi, je ne veux pas. Je sais que ça va passer, encore. Je ne suis pas prête & toi non plus. Ta crise passe, je m'endors sur le canapé, apaisée, un peu.
Minuit, je suis réveillée par Papa Humain, il n'arrive pas à te calmer, tu t'énerves. Tu donnes des coups de tête, tu cherches à t'enfuir. & puis tout se calme. On s'endort dans le lit toutes les deux quelques heures.
3h00, Papa Humain vient se coucher en emmenant la cage de quarantaine de Galaxie & d'Akali. Cela me réveille & toi aussi. Une nouvelle crise où tu deviens folle. Tu cherches à quitter mes bras, tu cours partout affolée. J’ai essayé de te calmer le cœur serré, sans succès. La crise se faisait longue, bien trop longue. Tu manquais d'oxygène. Tu souffrais bien trop.
" Allô, c'est pour Cérès ". Je t'ai fais embrassé les filles, pris la boite de transport pour la beauté du geste & Je t'ai emmené au vétérinaire emmitouflée dans mon écharpe. Ce foutu espoir de rentrer quand même avec toi. Ce n'était pas SuperVéto. & quand elle m'a demandé ce que je voulais faire, j'aurais voulu lui dire " un miracle. Faites un miracle ". Mais elle non plus n'était pas faiseuse de miracle. Je n'avais pas la force de rester avec toi pour tout ça. Je ne voulais pas avoir ce souvenir de toi, ces images qui me hanteraient. Je ne suis pas assez forte pour ça. Alors je lui ai dis " Faites le avec amour " tout en te confiant à elle. & toi, toi tu m'as sauté dessus...
J'aurais voulu à ce moment m'enfuir avec toi. Loin, très loin rien que nous deux. Y croire encore & encore à ta guérison. Prier tout les Dieux qui existent, moi l’Athée. Égoïstement, j'aurais voulu te garder près de moi.
Mais je ne suis pas égoïste, je ne l'ai jamais été & je t'ai reconfié à elle, en t'embrassant une dernière fois. « Tout ira bien mon Amour, tout ira mieux à présent »
Voilà mon Chou Fleur notre bien courte histoire. Ma jolie douleur.
Tu as été la plus courageuse, la plus forte d'entre nous deux . Peu de rats peuvent dire " j'ai survécu à 3 détresses respiratoires ". Peu se seraient battue pendant un an.
Tu es une warrior. Une Princesse avec une armure de fer.
Je suis fière d'avoir été ton Humaine. 2o jolis mois de bonheur bien trop court auprès de nous.
Prends soin de tes copines, de ta sœur de là haut. Amuse toi avec Gaïa, Galillée & les garçons même si eux, tu ne les as pas connu. Embrasse mes ailés & les anges de Modie.[/center]
Je t'aime ma Cerès. Est ce bien nécessaire de le dire ?
Tu nous manques terriblement.