Mes petits loups, mon noireaud calme et discret et mon bleuet patapouf et intrépide...les frères inséparables....
Je ne sais quels mots utiliser pour démarrer cet hommage...
Vous étiez des rats formidables, nous avons été des parents rats s'efforçant d'être à votre hauteur. Nous avons ce défaut qu'ont beaucoup d'humains : nous nous laissons envahir par nos préoccupations et nous manquons de temps.
Vous n'avez jamais manqué de nourriture, de chaleur ni de soins ; mais peut-être un peu de sorties et de présence humaine.
Nous étions tous les deux en période de concours, je vivais un peu loin pour pouvoir suivre mes études. Seul la semaine, votre papa-rat se laissait envahir par le stress et il n'y avait plus la place pour grand chose d'autre. Le week-end ça allait mieux, mais j'avais toujours beaucoup de travail et peu de temps...
Malgré tout je pense que vous avez été des rats heureux : chaque minute passé avec vous était un plein de creucreu, de globule et de léchouilles. A chacun son rôle : à Oswald les creucreux et zyeux-qui-sortent, à Alwin les léchouilles et manucures.
Vous êtes arrivés chez nous avec votre frère Walter, un joli trio qui nous a comblé dès son arrivée. Issus d'une portée noire et bleue, il ne restait à l'origine qu'un petit noireaud lisse uni à l'adoption.
Nous venions de perdre nos deux premiers loulous, une histoire compliquée, pleine d'erreurs de débutants et avec une intégration difficile. Nous ne voulions plus avoir à gérer ce genre de problème, adopter un rat seul n'était donc pas dans nos options. Mais très vite, l'un des adoptants de la portée s'est désisté, puis un autre ! Nous avions maintenant l'embarras du choix ! Deux noireauds dont un feuilles de choux, et un bleu. Nous n'avions jamais eu de dumbo, et un peu de diversité de couleur serait appréciable...un noir et un bleu donc ? Mais nous laisserions ce petit noir uni lisse, le premier à nous avoir tendu un patte ? Celui grâce à qui nous adoptons de nouveau ? Impossible, inenvisageable !
Nous vous avons donc adopté tous les trois, Walter-feuille-de-chou, Alwin-aux-grands-yeux, et Oswald-le-gris.
Pendant un an ce ne fut que du bonheur d'apprendre à vous connaître, de nous apprivoiser mutuellement. Vous n'étiez pas bien sauvages, vous gambadiez avec insouciance sur le canapé, sur la cage, dans nos étagères...vous étiez tellement beaux...
A la fois joueurs et patapoufs, vous poursuiviez avec vigueur les choses qu'on voulait bien vous faire attraper ou vous vous cachiez sous les couvertures ou dans la cage pour dormir tout votre soul.
Tous les deux mis à contribution dans un beau projet repro (http://www.forum-rats.com/t65788-prh-oswald-alwin-x-los-oupla-69-covoit-vers-50-14?highlight=Alwin), vous nous avez fait un cadeau merveilleux, et Nelson et Napoléon ont rejoint la troupe. Walter, qui avait entre temps développé de graves problèmes de santé, nous a quitté peu après (ici)...
Et puis la vie a repris son cours, à 4. Mais, vous vieillissant, nous nous sommes très vite retrouvés avec deux groupes de 2 : les jeunes avaient colonisé le haut de la cage, les vieux restaient en bas, près de l'eau et de la nourriture. Vous avez toujours eu un petit côté feignant ^^
Vous avez eu quelques problèmes de santé, comme tout rat qui se respecte. En même temps, comme si vous aviez décidé de tout faire ensemble. Ainsi, vous avez chacun fait une tumeur, dont nous vous avons fait opérer en même temps, dont vous vous êtes remis ensemble...
Mais l'âge arrivait et vous avez décliné doucement. Mon chaton bleu, tes pattes arrières ont commencés à te faire défaut, mon beau noireaud tu perdais du poids un peu plus vite que ton frère. Quand Napoléon est arrivé, ton fils, ton clone, c'était toi le gros et lui le petit. Puis je n'ai plus pu vous distinguer l'un de l'autre pendant un petit temps, et très vite -trop vite-, c'était lui le gros et toi le petit...
Mais vous aviez encore la pêche, vous mangiez bien, vous étiez heureux en sortie, vadrouillant, explorant, trouvant un coin pour dormir...nous avions toujours droit aux creucreux, aux grozyeux et aux léchouilles.
Puis vint la période infernale de la fin de vie, des soins palliatifs...
Oswald, mon loulou tes oreilles allaient mal. Tu avais soit disant une otite pour laquelle nous t'avons soigné mais tu n'as jamais guérit...
Alwin mon tout doux, nous t'avons opéré d'une deuxième tumeur, tu t'en est parfaitement remis petit warrior, nous pensions que tu allait être avec nous encore de longs mois. Jamais nous n'aurions pensé que tu partirais avant ton frère...mais un week-end, nous nous sommes absentés 24h, et nous t'avons retrouvé mal en point : très très maigre, ne mangeant plus tout seul, peinant à tenir debout, tête penchée...le diagnostique ne faisait pas de doute, tu avais fait un AVC. Le vétérinaire était tellement pessimiste à ton propos qu'il nous a proposé l'euthanasie. Peut-être aurions-nous dû ? Mais je n'ai pu m'y résoudre, c'était trop dur. Quand je t'ai remis dans la boîte de transport après avoir décidé de te ramener à la maison, tu m'a léchouillé les doigts, comme pour me dire merci, me faire comprendre que je faisais le bon choix...
Nous avons pris soin de toi, te nourrissant de bouillie croquette-compote. Et tu as repris des forces ! Tu nous a redonné espoir, tu mangeais chaque jour un peu plus, tu as retrouvé tes grands yeux, nous avons retrouvé tes léchouilles
Et puis un soir, vérifiant une dernière fois ton état avant d'aller dormir, nous t'avons trouvé allongé sur le côté. Nous t'avons pris avec nous, tu ne tenais plus debout...un second AVC ? Le véto nous avait dit que ça pouvait arriver...
C'était terrible mon chaton, terrible...tu avais des spasmes, comme des convulsions, comme si tu avais mal...tu respirais difficilement, tu étais en train de nous quitter...mais dans quelles conditions ? Il était minuit et demi,devions-nous réveiller un vétérinaire pour t'aider à partir doucement ? Mais si ça allait aussi vite que pour Walter, tu serais parti avant même que nous soyons arrivés...
Alors ton papa-rat a fait ce que j'étais incapable de faire : il a allumé une bougie, l'a placée sous une cloche, t'a fait un dernier bisou et t'a placé sous la cloche à côté de la bougie. C'était joli, comme un petit sanctuaire...l'oxygène s'est consumé doucement, ta respiration s'est affaiblie...
Je t'ai sorti de la cloche pour te faire un dernier câlin et tu a rendu ton dernier soupir sous mes genoux. J'ai senti ton cœur s'emballer à une vitesse folle, puis plus rien, et tu as perdu ta chaleur doucement...
Je t'ai posé par terre, sur un morceau de tissu, et j'ai pleuré. A genou par terre j'ai pleuré sur ton petit corps qui jamais plus ne s'animerait sous nos doigts...
Ton frère n'a pas tardé à te rejoindre.
Oswald mon gros loulous, tu étais encore relativement en forme pourtant...tu mangeais avec appétit, comme tu l'as toujours fait. Mais c'est vrai que tes pattes arrières t'avaient abandonnées depuis longtemps, c'est vrai que tu ne te lavais plus que la tête, que nous devions faire ta toilette tous les jours, c'est vrai que nous t'infligions tous les jours depuis deux semaines un traitement pour tes oreilles qui devait te faire mal, sans amélioration aucune...
Pendant que ton papa-rat te lavait je te tenais, pour que ça aille plus vite. Pendant qu'il te mettait les gouttes je massais tes oreilles pour que le produit pénètre. Tu m'a pincé avec tes petites dents deux fois. Tu n'aimais vraiment pas ça, ni la toilette, ni les gouttes.
Tu en sans doute eu marre mon loulou...tu avais déjà été tout seul quand Alwin s'était fait opérer de sa deuxième tumeur, mais ça n'avait pas duré aussi longtemps...as-tu compris qu'il ne reviendrait plus ?
Je ne sais pas et je ne le saurais jamais...toujours est-il qu'un soir, en rentrant chez nous, nous t'avons trouvé inanimé dans ta petite maison. La veille tu allais bien et tu avais mangé avec appétit, plus que d'habitude même. Mais le matin nous étions parti en trombe, en retard, nous n'avions pas vérifié comment tu allais...nous nous en sommes voulu tu sais, nous ne pensions pas que tu partirai si vite...nous espérons que tu es parti paisiblement, dans ton sommeil, en pensant un peu à nous quand même...
Vous voila donc tous les trois partis, et je pleure comme une enfant en écrivant ces lignes...vous allez nous manquer, terriblement...j'espère que vous avez été un peu heureux avec nous, et que vous vous êtes bien retrouvés là-haut.
Merci pour ces (trop courtes) années passées à vos côtés, merci pour ces deux petites boules de poils, Nelson et Napoléon, qui nous laissent tout de même un peu de vous...