Attila, ma gras-ttila, ma douce
Les rencontres inattendues ont toujours été celles qui m’ont le plus marquées. Tu fais partie de celles-ci…
Décembre 2010, Mochi se fait vieille et nous nous mettons en quête d’une copine pour Volga et Nébuleuse. Sur Rescue je tombe l' annonce d'un sauvetage effectué pas loin de chez mes parents. Cela tombe bien, je me rends justement chez eux pour Noël.
Je prend contact avec la sauveteuse, qui ne vous a pas encore récupérés mais a la liste des rats. Je me moque de l'apparence. Elle m'attribue une hooded ambre. Quelques jours plus tard je reçois un mail: elle n’a pas pu tous vous sortir de là, la ambre y est restée. Il reste 2 femelles à l’adoption: une maman husky d’environ un an et une minuscule chose albinos, ta fille. Après être allées vous voir et avoir craqué sur toi, maman courage, nous avons pris la décision de vous adopter toutes les deux.
Lorsque tu es arrivée à la maison, je venais de faire euthanasier Mochi quelques heures plus tôt. Tu toussais et étais fatiguée, nous avons donc pris Rdv chez le vétérinaire, faisant en attendant des inhalations et te boostant. Lorsqu’il t’a vue ne t’as pas donné plus de 2 mois à vivre… Ironie du sort tu as vécu presque trois ans.
Au départ tu étais agressive, tu as attaqué Volga à sang en terrain neutre, « mais c’est Attila cette rate ! » C’est resté. Tu m’as mordu à sang, deux fois… La seconde je t’ai retournée en te soufflant sur le museau. Tu m’as léchée et est devenue très câline, lors de tes chaleurs tu te mettais même sous ma main pour te faire vibrer…
Même ma grand-mère pouvait te faire des câlins, tu adorais les humains, bien plus que tes congénères.
Malgré 6 mois de sorties en terrain neutre qui se passaient très bien, nous n’avons jamais pu t’intégrer aux autres, tu en avais peur et attaquais avant de te faire attaquer, belle séquelle de ton ancienne vie... Rune est la seule que tu as accepté et est restée à tes côtés jusqu'à la fin.
Nourrie auparavant exclusivement aux croquettes pour chats tu avais un rapport particulier à la nourriture : Dès que tu étais stressée ou mécontente, tu allais manger. Tu mangeais TOUT : le papier collant de l’étage en mélaminé, mon stylo plume… Et après tu nous faisais de jolis cacas multicolores…
Cette manie c’est apaisée à mesure que tu as compris que tu ne manquerais plus jamais de nourriture. Tu prenais tes médicaments à même la seringue, sans qu’on ait à les dissimuler avec quelque mixture que ce soit, et c’est tout juste si tu ne mangeais pas la pipette avec…
Tu es devenue une belle rate de 500g, toute en muscles et en gentillesse, malgré ton fort caractère ! Ma beauté particulière, avec ta bouille de nounours et ton air si doux et intelligent.
Si l’on te disait « non » tu faisais la bêtise, si l’on te soufflait dessus tu nous défiais du regard en sachant qu’au pire tu serais mise dans la boîte à punition quelques minutes ; si l’on te grondait tu éternuais et saisissait la première chose se trouvant devant toi pour la jeter plus loin, nous prouvant ton mécontentement. Adorable tête de mule que tu étais !
Jusqu’au bout tu n’en a fait qu’à ta tête... Je me rappelle t’avoir chuchoté à l’oreille que tu devais mourir tranquillement, dans ton sommeil. Mais la vie, le destin ou que sais-je, en a décidé autrement.
La vieillesse t’avais rattrapée à tes 32 mois et demi, la parésie se développait, mais tu accusais le choc. La semaine dernière tu as commencé à décliner, tu avais des problèmes de coordination avec tes pattes avant, Mercredi vers une heure du matin tu étais épuisée, ne voulait plus manger et ne pouvais plus te servir de tes pattes avant alors que quelques heures avant tout allait bien. Nous avons décidé de t’emmener à notre réveil chez le vétérinaire.
Je t’ai retrouvée allongée de tout ton long, les yeux ouverts, je me suis dit que c’était fini, que tu étais partie, mais il n’en était rien. Tu étais dans une espèce de semi- conscience, ta langue, que tu avais mordue, dépassait de ta bouche, tu refroidissais, tes muscles étaient tout contractés et tes pattes arrières bougeaient toutes seules…Tu creucreutais de douleur et étais de moins en moins consciente...
Nous avons appelé le cabinet vétérinaire, mais ce dernier était absent. Je t’ai donné du Métacam goutte à goutte, en respectant la posologie, espérant que tu arrives à en avaler un peu pour que tu aies moins mal. Tu t’en es allée, une dizaine de minutes plus tard, dans nos mains, avec ta fille à côté.
Je suis désolée de n’avoir pu faire plus pour toi ma belle. Ou que tu sois, j’espère que tu es bien maintenant, libérée de toute souffrance. Je suis contente d'avoir fait un bout de chemin en ta compagnie, bon voyage ma douce...